Avril 2021 / Temps de lecture estimé : 2 minute(s)
En 2019, les délais de paiement moyens entre entreprises étaient dans une dynamique de baisse significative : 2 jours d’achats pour les délais fournisseurs et 1,5 jour de chiffre d’affaires pour les délais clients en moyenne.
Malheureusement, la crise sanitaire survenue en 2020 a interrompu cette tendance. On observe désormais une nette augmentation des délais de paiement entre entreprises. Les retards de paiement ont ainsi augmenté de 3 jours entre le premier et le troisième trimestre 2020, un chiffre au plus haut depuis plus de quinze ans. Alors que les délais de paiement étaient de 11 jours en moyenne sur les trois dernières années, ils sont passés à 14,5 jours en 2020. Par ailleurs, on estime que 53 % des factures étaient en retard de paiement à la fin septembre 2020.
Un baromètre publié par le cabinet Arc, qui a suivi 500 entreprises à la fin de l’année 2020, montre ainsi un accroissement des retards de paiement entre entreprises. Ces retards touchent particulièrement les PME, dont la structure est plus fragile que celle des grands groupes. Pour rappel, on parle de retard de paiement dès que le délai prévu pour le paiement de la facture est dépassé. Généralement, ce délai est de 30 jours après exécution de la prestation ou livraison des marchandises, mais il peut aller jusqu’à 60 jours en fonction des circonstances.
Selon le cabinet Arc, les retards de paiements des PME sont désormais de 18,6 jours en moyenne. Cela signifie donc que le paiement intervient 48 jours après l’exécution de la prestation. C’est une semaine de plus (7,7 jours) que l’année 2019 ! Or, le non-respect des délais de paiement peut mettre en danger la trésorerie et la santé des entreprises, et particulièrement celle des TPE/PME. Ces retards peuvent même mener jusqu’au dépôt de bilan. Autant dire que cette problématique doit être prise au sérieux.
Mais comment expliquer cet accroissement des retards ? Pour 32 % des entreprises interrogées par le cabinet, leurs clients hors délai ont une trésorerie en souffrance, et ne peuvent donc pas dégager suffisamment d’argent pour régler leurs factures. 24% des entreprises affirment, quant à elles, que ces retards de paiement sont « délibérés ». Par exemple, il peut s’agir de sociétés qui sont en capacité de payer mais qui préfèrent ne pas puiser tout de suite dans leur trésorerie pour constituer des réserves.
S’il n’est pas possible de se prémunir contre les retards de paiement (des solutions existent néanmoins : on peut notamment citer la négociation amiable), les entreprises en difficultés peuvent se tourner vers des solutions telles que le prêt garanti par l’État, qui propose des taux attractifs (entre 1 % et 2,5 %) avec un remboursement étalé sur cinq ans. Ce dispositif, qui devait s’arrêter à la fin de l’année 2020, a été prolongé jusqu’au 30 juin 2021. Cela sera-t-il suffisant ?
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